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7 janvier 2006

des hauts et des bas comme dans tous les couples

                     Faire au mieux avec qui nous sommes pourrait résumer la philosophie du couple zen. Voici trois objectifs pour vous mettre sur la voie. Et cesser de courir après un idéal de vie inaccessible.couple

Dans un monde parfait, il suffirait de simplement s'aimer pour goûter durablement aux délices de la vie à deux. Les conflits se résoudraient harmonieusement, "routine" serait un mot inconnu.

Aucun d'entre nous ne croit sérieusement que ce monde puisse exister. Pourtant, et ce n'est pas le moindre de nos paradoxes, non seulement nous n'avons pas fait le deuil de cette perfection, mais nous la cultivons, tel un jardin secret. Nous attendons l'amour dans nos vies comme les enfants attendent leurs cadeaux sous le sapin. Pas question d'être déçus ni frustrés, nous voulons tout : la durée et la nouveauté, la tendresse et le piment, la ressemblance et la différence. Au fil des années, le niveau de notre exigence s'est accru, au point qu'aux premiers orages dans la relation amoureuse surgissent les grandes peurs et les grands doutes : suis-je condamné à l'échec ? Me suis-je trompé de partenaire ? Est-ce « le début de la fin » ? Et si nos attentes, autrement dit l'idée que nous nous faisons d'une relation idéale, étaient justement les principaux obstacles à une vie à deux épanouissante ?

Nous croulons sous les conseils et les avis d'experts : surmonter les crises, relancer le désir, retisser les liens de l'intimité… Il se pourrait que nous nous épuisions à courir derrière un idéal qui ne cesse de s'éloigner, tout simplement parce que nous avons oublié que, comme disent les bouddhistes, « la voie est sous nos pieds ». A force de courir, nous avons peut-être perdu notre chemin : celui de la réalité.

Etre zen en couple.

1ER OBJECTIF : REJETER NOS CERTITUDES

Combien d'entre nous ont une idée préconçue de la relation avant même de s'engager ? Combien ont la certitude de connaître par cœur leur partenaire ? Ces certitudes sont rassurantes, elles grandissent au fil du temps et chacun devient alors la croyance de l'autre, façonné par ses attentes. Jusqu'au jour où la lassitude fait voler les barreaux de la cage ou que l'un des deux partenaires se révèle sous un jour inconnu…

Le principe : Tuer le Bouddha
« Si tu rencontres le Bouddha, tue le Bouddha ! » Cette réplique du maître chinois Lin-Tsi est certainement l'exhortation la plus déroutante du bouddhisme zen. Que signifie-t-elle ? Simplement que nous ne devons pas nous accrocher à une croyance, fût-elle la plus sacrée. Pour le bouddhisme zen, seule l'expérience est source de connaissance, et non l'idée, même brillante, que nous nous faisons d'une situation ou d'une personne. « Tuer le Bouddha », c'est le premier pas vers la liberté. Cet acte, qui consiste à se défaire de ses attentes, mais aussi de ses croyances et de ses préjugés, est, dans la vie amoureuse, le plus difficile à accomplir.

La pratique : Adopter l'esprit de débutant
Shoshin signifie, en japonais, l'esprit de débutant. « Lorsque nous n'avons pas l'idée de la réalisation, pas l'idée de soi, nous sommes de vrais débutants. Alors nous pouvons réellement apprendre quelque chose », écrit Shunryu Suzuki (1). Cet esprit, bien plus difficile à acquérir selon les maîtres zen que l'esprit de l'expert, ne peut se développer que si l'on accepte de tordre le cou à ses croyances et à ses habitudes.

Bannissez les « toujours » et les « jamais » quand vous vous adressez à votre partenaire.
N'assénez pas vos certitudes : « Je savais que tu réagirais comme ça », « Tu fais le mauvais choix, tu vas te planter », « Je sais ce que tu vas dire », etc.
N'énoncez pas de lois générales :  « Tu ne penses qu'à toi ».
Cultivez le « pourquoi pas ? » Sortez de vos idées préconçues sur vous, sur lui (elle). Dans les discussions, efforcez-vous d'adopter son point de vue, simplement pour casser vos automatismes mentaux. Acceptez les propositions qui ne vous tentent pas a priori, juste pour en faire l'expérience.
Partagez vos émotions, vos découvertes, vos petites joies. Comme aux premiers jours de la relation. Ne faites pas des problèmes et des reproches le seul « pot commun ».

2EME OBJECTIF : TRAVERSER LES CONFLITS

Désaccord sur l'éducation des enfants, partage des tâches ménagères, projets de vacances… Les motifs de conflits dans le couple ne manquent pas. Les divergences se transforment en accusations et les critiques en réquisitoires. La colère brouille les esprits et empêche toute confrontation constructive.

Le principe : Recycler la colère
A la source de tout conflit, il y a la colère. Elle explose d'autant plus facilement dans l'intimité qu'elle s'affranchit de tous les garde-fous qui la contiennent habituellement dans notre vie sociale. La colère est nourrie par le ressentiment, un sentiment d'injustice, ou par ce que l'autre touche en nous de vulnérable. Dans le bouddhisme zen, il n'y a aucune honte à ressentir la colère, émotion humaine comme une autre. L'étouffer pour adopter une impassibilité de surface n'est bon ni pour soi ni pour l'autre.

L'utiliser pour prendre le dessus sur l'autre mène dans une impasse. En revanche, nous pouvons nous servir de cette énergie pour avancer à deux de manière constructive. Car dans la philosophie zen, cette émotion ne devient destructrice que si l'on s'en sert mal.


La pratique : Respirer et revenir à soi
Expirer la colère. Le maître zen Thich Nhat Hanh préconise, pour faire baisser la pression, un exercice très simple. Lorsque vous vous sentez emporté par la colère, quelques minutes peuvent vous calmer en profondeur. Prenez une inspiration nasale profonde en souriant et en vous disant : « Inspirant, je souris », puis expirez, toujours par le nez, profondément, en vous disant : « Expirant, j'expire ma colère. (in "Soyez libre là où vous êtes" - Dangles, 2003). »

Revenir à soi. « Chaud, froid, c'est vous qui l'expérimentez ! » lançait maître Taisen Deshimaru à ses étudiants, leur rappelant ainsi que chaque expérience personnelle est subjective. De l'eau froide sera froide pour l'un, glacée pour un autre. Autrement dit, les conflits s'enveniment dès que l'on essaie de convaincre l'autre de l'infaillibilité de son point de vue au lieu de s'en tenir à la seule expression de son ressenti ou de son expérience. Lesquels ne doivent être ni jugés, ni commentés. Chacun doit pouvoir aller au bout de son récit sans être interrompu ou agressé. Quand la colère menace de l'emporter, il est toujours possible de suspendre la discussion : « Je suis trop énervé pour discuter, j'ai besoin de me calmer. »

Faire part de sa difficulté à communiquer dans une ambiance émotionnellement éprouvante fait aussitôt baisser la tension d'un cran. Revenir à soi, en prenant soin de sa colère, en témoignant de sa seule expérience, permet de rester ancré dans l'ici et le maintenant, et de ne pas empiéter sur le territoire de l'autre.

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